mercredi 16 mai 2007

Jessica Rabbit

Mes yeux s'étaient entrouverts et j'entendais au loin une voix résonner... Tranquillement, je réalisais que cette voix m'était familière. Je m'étais alors glissée doucement hors de mon lit et j'avais entrepris la traversée de cet immense maison à la recherche de cette voix. Dans cette maison flottait un parfum de tristesse, des fragments de douleurs refoulés et un vide palpable. L'immensité des meubles, la grandeur des pièces, la hauteur des plafonds, tout semblait démesuré pour la petite fille que j'étais...

J'érais toujours dans le couloir afin d'élucider ce mystère qui m'avait tiré du sommeil lorsque j'ai commencer à saisir la provenance de ces cris. Petit à petit, j'ai descendu chacune des marches qui me séparaient de l'étage d'où provenaient les bruits qui me nouaient l'estomac. À chaque marche que mes pieds foulaient, je sentais la peur, l'inconnu, le mystère fixer le temps au dessus de mon petit corps frêle et fragile de petite fille troublée. Mon coeur se faisait raisonner dans toutes mes extrémités. Une fois arrivée en bas de cet escalier, cette voix était tout près. Dans cette petite salle adjacente au garage, se trouvait immanquablement quelque chose de vivant. J'avais alors plaqué mon oreille très fort contre cette porte fermée, de façon à entendre librement tout ce qui s'y passait de l'autre côté. C'est à ce moment que j'ai reconnu la voix de mon père... elle semblait tellement lointaine, tellement sourde...

La scène m'était apparue alors comme une vision... Cette femme aux seins immenses et vêtue d'une robe rouge écarlate avait enfermé mon prince dans un sac de poubelle. Elle le tenait prisonnier... La seule présence masculine pour qui je voulais exister à l'époque se trouvait là, de l'autre côté de cette porte, à souffrir et moi, totalement impuissante, je ne pouvais que l'entendre se plaindre et espérer un jour être en mesure de le libérer.

Dans ma tête de petite fille... dans cet inconscient troublant... venait de prendre tout son sens le mot divorce et toute la réalité qu'il comporte...

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