lundi 17 septembre 2007

Un sanglot trop lucide...

Devant ces traits crispés par l'angoisse et ces joues ruisselantes de larmes, c'est de l'impuissance que j'ai ressentie face à ce petit bonhomme qui a éclaté en sanglots dans mon bureau...

À 8 ans déjà, il est conscient de l'injustice qui sacrifie le bonheur de certains. À 8 ans déjà, il saisi toutes les subtilités de cette vérité qui dicte qu'on ne peut malheureusement s'expliquer toutes les giffles que la vie nous insuffle. Du haut de ses 8 ans et de son intelligence vive, il est tellement conscient des difficultés qu'il éprouve et auxquelles il doit s'adapter, que c'est troublant de voir à quel point rien ne lui échappe. À 8 ans déjà, il s'en veut de ne pas être le meilleur, de ne pas être parfait, de ne pas être comme les autres. À 8 ans déjà, il souffre silencieusement de cette dyslexie qui le différencie.

Devant ce petit corps frêle et tourmenté, je n'ai pu faire autrement que de m'accroupir et lui dire, avec toute la sincérité qui peut m'habiter, que jamais il ne devait douter qu'il était parfait comme il était avec ses imperfections et ses forces qui font de lui le combattant qu'il est...

Toujours, je suis attérée de voir que ces petits combattants vivent des tourments trop grands, trop importants alors que je voudrais les imaginer en train de sauter de plein gré dans une montagne de feuilles que le sablier a fait tomber tout en profitant de la vie avec toute la naïveté qui devrait les envelopper.

Ils ont la force de combattre ces désillusions mais j'aimerais tant pouvoir leur épargner d'aller au front...

4 commentaires:

Karim'Agine a dit…

Plus professionnellement...

As-tu déjà lu l'article qui parle des points positifs qu'une personne dyslexique possède?

Souvent, il sont plus intelligent que la moyenne. Souvent plus débrouillards étant donné que le monde n'est pas conçu pour eux et non pas eux mal conçu...

Ils deviennent souvent les meilleurs au sein de l'entreprise pour laquelle ils travaillent. Il sse démarquent de la masse par leur vision des choses. On les rencontre très souvent dans un domaine qui touche l'art, la conception, (graphisme, art visuel, pub...)

Avec un imaginaire aussi développé pas étonnant!

Plus personnellement,

je suis aussi très touchée par la dureté de vie à laquelle certains enfants doivent faire face. Étant moi-même entourée d'autistes, je cotoie tous les jours l'injustice.

Ce qu'il y a de pire, ce n'est pas eux, mais bien le système scolaire qui ne sait pas répondre à leurs besoins. Il est conçu pour la moyenne des gens...Trop chèr de débourser pour que les autres puissent sépanouir au même titre que la majorité!

Désolant!!!

Voilà pourquoi je persiste dans ma profession. Tout ce que je serai capable de leur offrir, je le ferai. Tous les bonheurs auxquels je pourrai leur faire goûter, je le ferai. Tous les sourires que je verrai se dessiner sous leur nez, je les emmagasinerai et les partagerai.

Cela démontrera que certains, tout comme moi ont compris que la différence est enrichissante.

Le Voyou du Bayou a dit…

As-tu déjà écouté "Vol au-dessus d'un nid de coucou"?

Moi, je tiendrais exactement le même discours que Jack Nicholson aux patients de l'hopital.

Je dirais "T'es pas pire que n'importe quel trou de cul croisé dans la rue!"

Je sais que c'est pas beau et ça se dit pas à un petit gars de 8 ans, mais l'idée générale est quand même là. Je pense quand même que ton caractère plus doux que moi est sûrement plus réconfortant à cet âge là!

Lâches pas Julie, tu sers à quelque chose!

Anonyme a dit…

Ma chère Julie,

Je suis certaine que ce petit bonhomme a dû voir dans tes yeux toute la compassion et la compréhension dont tu peux faire preuve, c'est ce qui fait de toi l'excellente ortho que tu es.

Lâche pas en effet!

Maman
xxx

Anonyme a dit…

"...une montagne de feuille que le sablier a fait tomber..." Miame! C'est pour ca que je te lis. J'ach�te ta po�sie.

Tu as fait simplement le meilleur r�le que puisse �pousser une orthop�dagogue: croire en lui...